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Réglementation Drone

Les questions – réponses au sujet de la réglementation française

Q) Comment est faite la distinction entre des drones de loisirs et des drones professionnels ?
R) Les drones dits de loisirs sont ceux utilisés à des fins de loisir et de compétition. Tous les autres usages sont classés professionnels. La réglementation concernant les usages professionnels est plus stricte. (arrêté Conception, Art.3)

Q) J’ai entendu parler de la loi européenne. Elle est déjà en vigueur ?
R) NON, les textes sont publiés au fur et à mesure de leur élaboration, mais le calendrier européen prévoit qu’ils soient en vigueur au 1er juillet 2020.

Q) Est-il autorisé de voler en agglomération ?
R) NON, les vols sont totalement interdits en agglomération au-dessus de l’espace public, y compris dans les parcs. Il est autorisé de voler dans une propriété privée si le vol ne présente pas de danger (voir plus bas pour des précisions à ce sujet). L’interdiction de voler en agglomération concerne TOUS les drones de loisir, quelle que soit leur taille. (arrêté Espace, Art.5) Les drones opérés par des professionnels sont autorisés à voler en agglomération sous conditions et avec autorisations. (arrêté Conception, Annexe III)

Q) Les drones de plus de 800 grammes sont-ils considérés comme professionnels ?
R) NON, la différence entre drones de loisir et professionnels n’est pas liée au poids, mais à l’usage que l’on en fait. Les vols professionnels sont appelés “activités particulières” par la réglementation. Notez que le terme “particulières” n’a aucun rapport avec le mot “particulier” (dans le sens de l’individu). (arrêté Conception, Art.3)

Q) Il parait que les arrêtés de décembre 2015 interdisent de faire voler un drone de plus de 800 grammes sans autorisation ?
R) Non, il n’y a besoin d’aucune autorisation pour faire voler un drone de loisir, qu’il pèse 10 grammes, 799 grammes, 801 grammes ou 5 kilos. Il faut en revanche passer une formation en ligne pour piloter un appareil de plus de 800 grammes et l’enregistrer en ligne (voir plus loin).

Q) On m’a dit que cette limite de 800 grammes n’était pas figée. C’est vrai ?
R) Elle est entérinée par un décret daté de mai 2018, qui fixe le seuil de masse pour la loi “drone” promulguée en octobre 2016 à 800 grammes. C’est donc une valeur figée… mais elle peut être modifiée à tout moment par publication d’un nouveau décret. Elle ne peut être modifiée qu’à la baisse, puisque la loi “drone” d’octobre 2016 indique que le seuil de masse ne peut pas être supérieur à 800 grammes. (décret n°2018-374)

Q) La loi “drone” promulguée en octobre 2016 remplace-t-elle les précédents textes ?
R) Non. Les deux arrêtés publiés fin 2015 sont toujours en vigueur, cette loi parue en 2016 s’y ajoute.

Q) Est-il autorisé de survoler des personnes ?
R) Non. (arrêté Conception, Annexe I, 1.4)

Q) Je suis hors agglomération, je peux survoler une maison ?
R) Les textes sont sujets à interprétation. Il n’y a rien qui l’interdit explicitement pour les vols de loisir (sauf si le survol de la maison implique aussi le survol de personnes). Mais l’arrêté Conception comporte une mention “fourre-tout” qui précise que “les aéromodèles ne sont pas utilisés dans des conditions où il y aurait un risque pour les personnes et les biens au sol, y compris en cas de panne probable, en conservant une distance minimale de sécurité par rapport à ces personnes et ces biens au sol“. En l’absence de précisions et de données chiffrées, cela signifie tout simplement que vous êtes en tort si votre appareil est à l’origine d’un accident ou d’un incident. (arrêté Conception, Annexe I, 1.4)

Q) Je suis hors agglomération, je peux survoler une route ?
R) Là encore, même réponse, les textes sont sujets à interprétation. Il n’y a rien qui l’interdit explicitement pour des vols de loisir. Mais l’arrêté Conception comporte une mention “fourre-tout” qui précise que “les aéromodèles ne sont pas utilisés dans des conditions où il y aurait un risque pour les personnes et les biens au sol, y compris en cas de panne probable, en conservant une distance minimale de sécurité par rapport à ces personnes et ces biens au sol”. En l’absence de précisions et de données chiffrées, cela signifie tout simplement que vous êtes en tort si votre appareil est à l’origine d’un accident ou d’un incident, notamment si l’attention de conducteurs est perturbée par le drone. (arrêté Conception, Annexe I, 1.4)

Q) A quelle hauteur peut-on voler ?
R) Le plafond maximal est de 150 mètres. Mais à de nombreux endroits, ce plafond est réduit en raison de la proximité d’aérodromes, de zones ULM, d’aires hélicoptères, etc. Pour connaître les plafonds, il faut consulter la carte Geoportail(arrêté Espace, Art. 5)

Q) Peut-on voler hors vue directe ?
R) Non, le drone doit toujours rester en vue directe de son pilote. (arrêté Conception, Art.3)

Q) On m’a dit que je devais voler à moins de 200 mètres ?
R) Non, il n’y a pas de distance précisée, il faut simplement rester en vue directe. Sauf pour les vols automatiques et en immersion (voir plus loin). (arrêté Conception, Art.3)

Q) Peut-on voler en immersion, avec le retour vidéo de la caméra à bord du drone ?
R) Oui. Mais il faut respecter le point précédent, donc un observateur doit conserver l’appareil en vue à la place du pilote. Il ne faut pas non plus dépasser une distance horizontale de 200 mètres et 50 mètres de hauteur, et que le poids soit inférieur à 2 kg. (arrêté Conception, Art.3.1)

Q) Peut-on voler de nuit ?
R) Non, c’est interdit. Certains clubs de modélisme peuvent disposer d’une autorisation de vol de nuit sur leur terrain. (arrêté Espace, Art. 3)

Q) Qu’est-ce que la nuit aéronautique ?
R) La définition précise est particulièrement complexe. Il est convenu, en France métropolitaine, de considérer que la nuit aéronautique commence 30 minutes après le coucher du soleil et s’achève 30 minutes avant le lever du soleil. Pour connaitre les horaires de lever et coucher du soleil, vous pouvez vous appuyer sur ce service en ligne.

Q) Peut-on voler depuis un véhicule en mouvement ?
R) Non. Ni en voiture, ni en scooter, ni en moto, ni en bateau. (arrêté Conception, Annexe I, 1.5)

Q) Il parait qu’on peut tout de même décoller d’un bateau ?
R) Si le bateau est à l’arrêt, ancré par exemple, oui. Mais si le bateau est en mouvement, non. (arrêté Conception, Annexe I, 1.5) Il est en revanche possible de décoller depuis un bateau en mouvement pour les pilotes professionnels, sous réserve d’outils pour gérer le comportement de l’appareil en cas de perte de liaison radio.(arrêté Conception, Annexe III 3.8.1)

Q) Peut-on laisser voler un drone de manière automatique, en suivi de personne ou en itinéraire préprogrammé ?
R) Oui, mais il faut conserver l’appareil en vue direct et être en mesure d’en reprendre le contrôle à tout moment. Dans le cas d’un suivi (follow me), il est judicieux de confier la radiocommande à un pilote capable de réagir. Si l’appareil pèse moins de 2 kg et évolue à moins de 200 mètres horizontalement et 50 mètres de hauteur, la reprise de contrôle peut être cantonnée à des manœuvres d’urgence. Cela peut être, par exemple, un smartphone ou une montre. (arrêté Conception, Annexe I, 1)

Q) Automatique, autonomes, quelle est la différence ?
R) La réglementation française a défini ce qu’étaient des vols « manuels », « automatiques », « autonomes ». (arrêté Conception de 2015, Art.2.3)

  • « manuel » : un appareil est en mode manuel « lorsque sa trajectoire résulte à tout instant des commandes d’un télépilote transmises en temps réel ».
  • « automatique » : un appareil est en mode automatique « lorsque son évolution en vol a été programmée avant ou pendant le vol et que le vol s’effectue sans intervention d’un télépilote ».
  • « autonome » : un appareil est en mode autonome « lorsqu’il évolue de manière automatique et qu’aucun télépilote n’est en mesure d’intervenir sur sa trajectoire. Cette définition ne s’applique pas aux phases de vol d’un aéronef télépiloté pendant lesquelles le télépilote perd sa capacité d’intervenir sur la trajectoire de l’aéronef suite à l’application de procédures d’urgence ou à la perte de la liaison de commande et de contrôle ».

Pour le loisir, les vols manuels et automatiques sont autorisés, mais pas les vols autonomes. En d’autres mots, lorsqu’un appareil vole sans intervention de son pilote, il faut que ce dernier soit en mesure d’en reprendre le contrôle manuel à tout moment. (arrêté Conception de 2015, Art.2.3 et Annexe I, 1.3)

Q) A-t-on le droit de filmer des personnes ?
R) Le respect de la vie privée est indispensable, il faut donc avoir prévenu les personnes au préalable et obtenu leur accord. Il est par ailleurs interdit de filmer une personne se trouvant dans un lieu privé. (Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés)

Q) Peut-je filmer une manifestation ou un concert pour le loisir ?
R) Non. Les évolutions à moins de 150 mètres de distance d’un rassemblement de personnes sont considérées comme “en zone peuplée”. Les vols en zone peuplée ne sont possibles qu’en Activité Particulière, c’est-à-dire de manière professionnelle, en adoptant l’un des 4 scénarios pro et en satisfaisant à tous les requis d’une pratique professionnelle. (arrêté Conception de 2015, Art.2.8)

Q) Quels sont les endroits qu’il est interdit de filmer ?
R) Ils sont répertoriés dans un arrêté publié le 30 octobre 2017, puis un autre le 12 octobre 2018, puis un autre le 1er mars 2019, et au nombre de 289. La liste est présentée sous la forme de coordonnées GPS un peu compliquées à matérialiser. (Arrêtés du 27 octobre 2017, du 12 octobre 2018, du 1er mars 2019 fixant la liste des zones interdites à la prise de vue aérienne par appareil photographique, cinématographique ou tout autre capteur). 

Q) Les endroits qu’il est interdit de filmer sont-ils matérialisés sur des cartes ?
R) Pas sur les cartes officielles OACI. Ces endroits sont interdits de prises de vues, mais pas forcément interdits de survol. Il se trouve, fort heureusement, que la plupart des sites interdits de prises de vues se trouvent dans des zones interdites de survol. Mais ce n’est pas toujours le cas, loin de là. Mach 7 Drone les affiche sur ses cartes, mais Geoportail ne le fait pas par défaut. Il existe un fonds de cartes que l’on peut superposer sur les cartes drones de loisir, cela dit.

Q) A-t-on le droit de diffuser des images sur les réseaux sociaux ? On m’a dit que je ne pouvais pas les partager au-delà de ma sphère privée…
R) Le texte réglementaire dit ceci : “La prise de vues aériennes est possible en aéromodélisme au cours d’un vol dont l’objectif reste le loisir ou la compétition et lorsque les vues réalisées ne sont pas exploitées à titre commercial”. Il n’y a par conséquent pas de notion de sphère privée, simplement l’obligation à ce que les images soient être réalisées à titre de loisir (ou de compétition), et sans finalité commerciale (même sans transaction financière). La difficulté de l’exercice réside dans certaines plateformes de stockage, qui sont ou peuvent être considérées comme commerciales (YouTube par exemple). Il convient tout de même d’être prudent lorsque l’on dépose des images sur une banque de données en ligne ou qu’on les partage : un tiers peut utiliser ces images à titre commercial… rendant le pilote coupable d’une pratique commerciale à son insu. (arrêté Conception, Art.3.1)

Q) Quelle est la peine encourue en cas de prise de vue illégale ?
R) La peine maximale est fixée à 1 an de prison et 75 000 euros d’amende. (article L6232-4 du Code des transports)

Q) Quelles sont les zones sensibles qu’il est interdit de survoler ?
R) Les centrales nucléaires viennent à l’esprit de tous. Mais ce sont aussi tous les bâtiments militaires, d’état, médicaux, les écoles, les établissements d’où partent des secours, certaines usines etc. (arrêté Espace, Art. 4)

Q) Peut-on voler dans un parc national ou dans une réserve naturelle ?
R) Non, le survol des coeurs de tous les pars nationaux et de certaines réserves naturelles est interdit aux appareils motorisés. Chaque parc national et chaque réserve naturelle dispose de ses propres prérogatives, généralement sous forme de décrets, comme par exemple celui-ci pour le Mercantour. Les parcs régionaux ne sont en revanche pas interdits de survol. Les zones Natura 2000 non plus. Le bon sens prévaut : il faut interrompre un vol s’il indispose manifestement des animaux, des oiseaux par exemple.

 

Q) A quelle distance doit-on se tenir des aéroports, des aérodromes ?
R) Cela dépend de la taille de pistes ! La formule de calcul est complexe, il vaut mieux se tourner vers la carte Geoportail pour les emprises des zones de décollage et d’atterrissage, avec les hauteurs de vol autorisées. (arrêté Conception, Art4. et arrêté Espace, Annexe I)

Q) Les petits appareils sont-ils aussi concernés par la réglementation ? On m’a dit qu’en-dessous de 800 grammes, les règles étaient plus souples.
R) TOUS les appareils de loisir sont soumis exactement aux mêmes règles. Aussi bien des caméras volantes comme le Phantom de DJI qui dépassent le kilo que les nano drones jouets de quelques grammes à peine. Cela inclut les interdictions mentionnées dans cette page comme le vol en agglomération, le vol de nuit, le survol de personnes, le survol de zones sensibles, le plafond de 150 mètres, le vol à proximité d’aérodromes, etc. (arrêté Conception, Art.2)

Q) Faut-il un diplôme ou un brevet pour piloter un drone de loisir ?
R) Non, mais la loi « drones » de 2016 requiert une formation en ligne pour piloter un drone de plus de 800 grammes. (loi “drones” d’octobre 2016, Article 2).

Q) Comment suivre la formation en ligne et obtenir l’attestation ?
R) Direction le site AlphaTango. Il est en ligne avec des vidéos de formation qu’il faut regarder dans leur intégralité, des QCM d’entrainement, et le QCM de formation en 20 questions qui donne accès au téléchargement de l’attestation de formation en ligne.

Q) J’ai lu sur un site de formation que « tout télépilote doit avoir suivi une formation visant à permettre le contrôle des drones dans l’espace aérien ». C’est vrai ?
R) Non ! La loi “drones” d’octobre 2016 indique qu’une formation est obligatoire pour les pilotes de loisir pour des appareils de plus de 800 grammes. C’est une formation en ligne, sans rapport avec une formation dispensée par un organisme privé. Ne vous faites pas abuser par les sites de formation qui tentent de vendre leurs prestations. (loi “drones” d’octobre 2016, Article 2). 

Q) La formation en ligne pour les pilotes de loisir (>800 grammes) peut-elle permettre des vols professionnels, autrement dits des “activités particulières” ?
R) NON, la formation en ligne est uniquement destinée aux pilotes de loisir. (loi “drones” d’octobre 2016, Article 2) Un brevet spécifique est prévu pour les activités professionnelles. 

Q) La formation en ligne est-elle obligatoire pour les étrangers désirant piloter un appareil de plus de 800 grammes en France ?
R) Oui, elle est requise. Le site AlphaTango est disponible en langue anglaise. 

Q) Faut-il avoir son attestation sur soi quand on pilote ?
R) Oui, elle est requise en cas de contrôle par des agents, et doit être produite, soit sous forme papier, soit sous forme électronique.

Q) Faut-il enregistrer son drone de loisir ?
R) Au regard de la loi « drones » de 2016, c’est obligatoire pour les appareils de plus de 800 grammes, par voie électronique (en ligne). Direction le site AlphaTango. (Loi “drones” d’octobre 2016, Article 1)

Q) Faut-il apposer le numéro d’enregistrement sur l’appareil ?
R) Oui, il faut l’apposer de manière permanente et lisible depuis une distance de 30 cm (arrêté Arrêté du 19 octobre 2018 relatif à l’enregistrement)

Q) L’enregistrement des appareils en ligne est-il obligatoire pour les étrangers désirant piloter des machines de plus de 800 grammes en France ?
R) Oui, il est requis. Le site AlphaTango est disponible en langue anglaise. 

Q) Faut-il avoir sur soi l’attestation d’enregistrement de l’appareil que l’on pilote ?
R) Oui, elle est requise en cas de contrôle par des agents, et doit être produite, soit sous forme papier, soit sous forme électronique. Si vous partez voler avec plusieurs appareils de plus de 800 grammes, vous devrez prendre avec vous les attestations pour chacun des modèles?

Q) Faut-il immatriculer son drone de loisir ?
R) L’immatriculation n’est requise que pour les drones de plus de 25 kilos. (Loi “drones” d’octobre 2016, Article 1)

Q) Faut-il équiper son drone d’un dispositif sonore, électronique, lumineux et de limitation de capacités ?
R) C’est également prévu par la loi « drones » de 2016 pour les appareils de plus de 800 grammes, mais les modalités ne sont pas encore décidées, et l’obligation de ces dispositifs n’interviendra pas avant fin 2018 au mieux. La limitation de capacités est la restriction des vols selon la distance et la hauteur. (loi “drones” d’octobre 2016, Article 4)

Q) Les requis réglementaires sont-ils applicables en clubs d’aéromodélisme ?
R) Sur les terrains identifiés et dans un cadre agréé, les règles sont les mêmes que partout ailleurs, y compris pour la formation et l’enregistrement dans le cas d’appareils de 800 grammes. Sauf concernant les vols de nuit, qui sont parfois autorisés, et le plafond de vol parfois rehaussé. Par ailleurs, la limitation de capacités, le signalement lumineux et le signalement sonore n’y sont pas requis (voir  ici). 

Q) Si je revends mon drone d’occasion, faut-il faire quelque chose de spécial ?
R) Oui, la loi « drones » oblige le vendeur à fournir la notice loisir en 10 points à son acheteur. Elle est requise pour le drone complet, mais aussi pour le calculateur de vol, le châssis ou le fuselage. Vous trouverez cette notice en bas de la page, dans les liens. (Loi “drones” d’octobre 2016, Article 3, décret du 19 avril 2019 et arrêté du 19 avril 2019)

Q) Les forces de l’ordre peuvent-elles confisquer mon drone ?
R) Oui, la confiscation du drone est une possibilité décrite par l’article 5 de la loi “drones” d’octobre 2015. Elles ne sont pas tenues de le rendre. (loi “drones” d’octobre 2016, Article 5)

Q) Quelles sont les peines encourues en cas de manquement à la réglementation ?
R) Le survol d’une zone interdite par maladresse est puni de 15 000 € d’amende et 6 mois de prison. La peine passe à 45 000 € et 1 an s’il est prouvé que le survol est intentionnel. Le manquement aux règles de sécurité d’un drone est puni de 75 000 € d’amende et 1 an de prison. Ne pas respecter la vie privée est puni d’une peine de 45 000 € d’amende et 1 an de prison. Ce sont des peines maximales, les jugements rendus jusqu’à présents ont été très en dessous de ces chiffres. Pour les appareils de plus de 800 grammes, la peine encourue pour le manquement à la détention de l’attestation de suivi de formation, à l’enregistrement en ligne et à l’apposition du numéro d’enregistrement n’est pas encore connue. Elle devra être précisée par un arrêté ou un décret. La proposition du SGDSN est une amende de 135 € par infraction constatée (voir ici, page 34)

Q) Faut-il une assurance pour piloter un drone de loisir ?
R) Elle n’est pas obligatoire. Mais la responsabilité du pilote est engagée en cas de dommages causés aux personnes et aux biens. Il est donc impératif de vérifier que son assurance multirisque couvre l’aéromodélisme, et dans quelles conditions. L’acquisition d’une licence délivrée par la Fédération Française d’AéroModélisme (FFAM) via l’adhésion à un club inclut une assurance. C’est aussi le cas de l’UFOLEP et de beaucoup d’autres associations. Il faut noter que des clubs peuvent ne pas adhérer à une fédération, rester indépendants et tout de même assurer leurs membres. 

Q) Les arrêtés de 2012 sont-ils toujours en vigueur ?
R) Non, ils ont été abrogés et remplacés par les arrêtés parus fin 2015. (arrêté Conception, Art. 10.1 et arrêté Espace, Art. 11)

Q) Est-il interdit de survoler des animaux ?
R) Non. C’était le cas dans les arrêtés publiés en 2012, mais cette restriction a disparu des arrêtés publiés fin 2015. Cela dit, le bon sens suggère de rester à l’écart des animaux pour ne pas les gêner ou déclencher de mouvements de panique.

Q) Peut-on larguer une charge depuis un drone ?
R) Il est possible de larguer une charge si elle pèse moins de 500 grammes ET si le largage a lieu sur un terrain d’aéromodélisme localisé. Larguer une charge de moins de 500 grammes hors d’un terrain d’aéromodélisme est une “activité particulière”, qui doit satisfaire aux requis d’un usage professionnel et ne peut être pratiquée pour le loisir et la compétition. Idem pour larguer une charge de plus de 500 grammes, quel que soit l’endroit. (arrêté Conception, Annexe I, 1.6)

Q) Existe-t-il une réglementation pour les vols en intérieur ?
R) Non, la réglementation concerne les vols dans l’espace aérien. L’autorisation de voler en intérieur est laissée à l’appréciation du propriétaire des lieux. A une exception : s’il y a appel à public pour assister aux vols, il faut se conformer aux règles qui régissent une manifestation aérienne. (arrêté Espace, Art. 3)

Q) Voler en club sous couvert d’une association disposant d’une localisation d’activité permet d’éviter de suivre certains requis réglementaires ?
R) Oui, ces clubs disposent d’espaces aériens autorisés et d’allègements de certains requis. (arrêté Espace, Art. 3 et Art. 5)

Q) Peut-on voler dans les nuages ?
R) Non. Il est stipulé que “Lorsqu’un aéronef qui circule sans personne à bord évolue hors vue, il est utilisé hors des nuages”. Ce qui laisse supposer qu’on peut entrer dans un nuage en vol à vue. Mais entrer dans un nuage, par définition… le fait perdre de vue ! Donc ce n’est pas autorisé, mais la formulation du texte est maladroite. (arrêté Espace, Art. 3.6)

Q) Je fais voler mon drone en mode suivi (Follow me) ou en vol programmé. On m’a dit que je ne pouvais pas dépasser 50 mètres de hauteur !
R) C’est faux. Les vols automatiques sont soumis aux mêmes conditions que les vols classiques, mais il faut en plus que le pilote soit à tout moment en mesure de reprendre le contrôle complet de son appareil. Note : en respectant une distance horizontale de 200 mètres et une hauteur de 50 mètres, le contrôle peut se limiter à des commandes d’urgence. (arrêté Conception, Annexe I, 1)

Q) On m’a dit que la hauteur de vol maximale était de 150 mètres. Pourquoi y a-t-il des endroits où elle est de 60 mètres et même de 30 mètres ?
R) Aux abords des pistes de décollage et d’atterrissage, l’espace aérien est protégé. A proximité des pistes, il est interdit de voler. En étant un peu plus éloigné, on bénéficie de hauteurs autorisées par paliers (30, 50, 60 et 100 mètres). Ces hauteurs dépendent du type de piste, de sa longueur et de la distance qui vous en sépare. (arrêté Espace, Annexe I) Pour faciliter la compréhension des hauteurs à respecter, il est conseillé de consulter le guide de l’aéromodélisme, qui les représente sous forme de dessins. Mais en pratique, sans l’aide d’une carte spécialisée, il est impossible de connaitre les hauteurs de vol quand on se trouve sur le terrain.

Q) Pourquoi la hauteur de vol maximale est-elle par endroits de 50 mètres ?
R) Le plafond de vol est limité à 50 mètres au lieu de 150 mètres dans certains espaces aériens contrôlés (CTR). (arrêté Espace, Art.5)

Q) J’ai regardé les cartes du Geoportail et de Mach 7 Drone, et puis celles de AIP Drones, ce en sont pas les mêmes. Celles de DJI sont encore différentes. A qui faut-il se fier ?
R) Les références, ce sont les arrêtés de 2015 et la carte OACI. Geoportail est un service officiel publié par l’IGN, mais ce n’est qu’à titre indicatif, les modalités d’utilisation à lire attentivement le rappellent. Mach 7 Drone est un service proposé par un société, efficace, mais également à titre indicatif. AIP Drones n’est plus à jour, son auteur est décédé (voir ici). Le service de DJI propose des zones interdites de vol qui ne sont pas conformes à celles de la réglementation française. Pour en savoir plus sur le sujet, lisez ce post

Q) Sur Geoportail, dans ma ville, le fleuve et certains parc publics ne sont pas indiqués en rouge. Ca veut donc dire que je peux y voler ?
R) Non. Si le fleuve ou le parc public sont en agglomération, le vol est interdit. Les conditions d’utilisation de Geooportail le mentionnent explicitement : “Le contour des agglomérations est fourni à titre purement indicatif : quelle que soit la couleur représentée, le survol d’un fleuve ou d’un parc en agglomération est interdit”.

Q) Hauteur, altitude, c’est pareil ?
R) Non. L’usage courant considère les deux mots comme synonymes. Pourtant l’altitude est la hauteur mesurée à partir du niveau de la mer. La hauteur est mesurée à partir du sol. Donc si vous décollez d’une plage et que votre drone est à 50 mètres de hauteur, il est aussi à 50 mètres d’altitude. Si vous décollez d’un pré en montagne à 2000 mètres et que vous placez votre drone à 50 mètres de hauteur, il se trouve à 2050 mètres d’altitude. Il existe plusieurs dénominations aéronautiques sur le sujet, assez complexes. Pour en savoir plus, ce document est très bien fait.

Q) Je peux faire voler mon drone dans mon jardin, même si je suis en agglomération ?
R) La réglementation est très claire : elle interdit les vols en agglomération au-dessus de l’espace public, elle permet donc les vols en agglomération au-dessus de l’espace privé sans faire mention à d’éventuelles restrictions. En revanche, la notice en 10 points et le guide Aéromodélisme font mention à la possibilité de voler au-dessus d’un espace privé avec un drone de petite taille, sans public, en limitant la vitesse et la hauteur. Le souci ? Ne cherchez pas à savoir ce qu’est un petit drone, à quelle hauteur vous pouvez voler, ni à quelle vitesse maximale, s’il est autorisé de voler dans une copropriété : aucun texte ne le mentionne, même si on tente de piocher dans d’autres codes de la réglementation française. En revanche, si votre drone sort de votre espace privé et constitue la cause d’un incident ou d’un accident, même par maladresse ou incident matériel, vous serez tenu pour responsable. (arrêté Espace, Art 5, 1.)

Ici Geoportail indique que le vol est interdit, pourtant est il autorisé jusqu’à 100 m (voire 150 m à certains endroits du village) s’il est pratiqué hors espace public, donc en propriété privée.

Q) Geoportail indique que ma maison est en zone rouge. Je peux voler quand même chez moi ?
R) Tout dépend de ce que représente la zone rouge… et c’est le souci de Geoportail. Si cette zone rouge matérialise une agglomération, la réglementation interdit le vol au-dessus de l’espace public (arrêté Espace, Art 5, 1.). Ce qui signifie que le vol de loisir est autorisé au décollage d’une propriété privée et en y restant confiné. Il faut noter qu’il n’y a dans les textes aucune mention à des limites de hauteur (ni haies, ni arbres, ni toit, ni 25 ni 50 mètres, etc), c’est donc 150 mètres (voir aussi la dernière ligne de ce paragraphe). Le bon sens veut évidemment que le vol reste à très basse hauteur, mais le bon sens n’est pas inscrit dans les textes. Si en revanche la zone rouge matérialise une zone interdite de survol, ou restreinte en hauteur, alors le vol de loisir est interdit même dans une propriété privée (arrêté Espace, Art 4, 1.). Ces zones interdites peuvent être des emprises d’aéroports, aérodromes, héliports, établissements sensibles, toutes les zones répertoriées par l’AIP France indiquées dans l’Enr5.1. « zones interdites, réglementées, dangereuses » et d’autres encore. Comment connaitre la nature d’une zone rouge de Geoportail ? On ne peut pas, en l’état de développement de ce service. Il faut se faire aider par d’autres outils, comme Mach 7 Drone, qui caractérisent toutes les interdictions et restrictions. Ils permettent aussi de savoir si l’endroit est soumis à une restriction de hauteur de vol, qui réduit le plafond de 150 mètres à une hauteur inférieure.

Q) Les vols sont-ils totalement interdits dans les zones dangereuses (D) et réglementées (R) ?
R) Pour les vols de loisir, oui, les zones R et D sont totalement hermétiques aux drones. (arrêté Espace, Art.2, 2°). Cela dit, ces zones sont parfois inactives. Prenons le cas de la R 61 qui protège toute la côte atlantique depuis Lacanau jusqu’à l’embouchure de la Gironde. Elle n’est susceptible d’être active que la semaine de 08h00 à 17h00 (attention, ce sont les horaires UTC, différents de notre heure locale, et modifiés l’été). Le week-end, la R 61 est inactive  donc pénétrable en drone. Comment connaitre les conditions d’activation des zones D et R ? Le plus facile est de consulter le site Mach 7 Drone. Il est conseillé de vérifier l’information sur le site du SIA, AIP France, dans l’ENR 5.1, où toutes ces zones sont répertoriées. Attention, il est important de noter que l’arrêté Espace est rédigé de telle manière que la pénétration des drones dans les zones D et R n’est pas autorisée, qu’elles soient actives ou pas.

Q) J’ai entendu parler de scénarios de vol. Cela me concerne ?
R) Les 4 scénarios de vol catégorisent uniquement les activités professionnelles. (arrêté Conception, Annexe III, 1.3)

Q) Le maire m’a donné l’autorisation de voler dans sa commune, je peux faire ce que je veux !
R) Non ! Le maire d’une commune n’a aucun pouvoir pour autoriser le vol d’un multirotor au-dessus de sa commune. Seul le préfet est compétent pour cela. (arrêté Espace, Art.2, 4°). Notez en revanche que le maire et ses adjoints sont des officiers de police judiciaire. Ils ont à ce titre le pouvoir de faire cesser un vol s’ils estiment qu’il constitue un danger pour les personnes ou les biens.

Q) Les forces de police utilisent des drones pour la surveillance et la répression. C’est illégal, ils sont soumis à la réglementation qui interdit les survols de personnes, comme tout le monde !
R) Non ! L’usage de drones par les militaires et les représentants de l’Etat n’est pas soumis aux même règles que pour les loisirs et les activités professionnelles. Ce n’est pas non plus sous un régime de dérogation, comme il a parfois été dit. La réglementation repose sur “l’arrêté du 24 décembre 2013 fixant les règles relatives à la conception et aux conditions d’utilisation des aéronefs militaires et des aéronefs appartenant à l’Etat et utilisés par les services de douanes, de sécurité publique et de sécurité civile qui circulent sans aucune personne à bord“.

Q) Mon drone doit toujours se trouver à plus de 30 mètres de distance horizontale de toute personne !
R) Non, dans le cadre de vols de loisir, le seul requis est de ne pas survoler de personnes. La distance minimale de 30 mètres par rapport à des tiers est uniquement imposée aux professionnels. (arrêté Conception, Annexe III, 3.7.2). 

Q) Je dois toujours tenir mon drone éloigné de plus de 30 mètres d’une route !
R) Non, aussi étonnant que cela puisse paraitre, il n’y a aucune restriction de distance par rapport à une route ou une autoroute pour les vols de loisirs. La distance minimale de 30 mètres par rapport à une autoroute ou une voie express est uniquement imposée aux professionnels. (arrêté Conception, Annexe III, 3.7.7) Le bon sens appelle en revanche à s’interdire de voler à proximité d’axes routiers, même si la réglementation ne l’impose pas.

Q) L’équipement radio, notamment pour les vols en immersion, est soumis à une réglementation ?
R) Oui, elle est précisée par le code des postes et communications électroniques. Ce qu’il faut retenir ? Pour simplifier, les radiocommandes doivent émettre en 2,4 GHz avec une puissance de 100 mW maximum et 5 GHz. Les émetteurs vidéo analogiques doivent émettre entre 5,725 GHz et 5,875 GHz, avec une puissance maximale de 25 mW, en intérieur comme en extérieur. (code des postes et des communications électroniques, Article L41-1)

Q) Quelle est la définition d’un drone ?
R) Aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y en a pas ! Bien que la loi parue en octobre 2016 mentionne dans son titre « drones civils », il n’existe pas de définition réglementaire. Le terme utilisé par les textes est « aéronef télépiloté », et « aéromodèle » dans le cas d’un engin de radiomodélisme destiné au loisir ou à la compétition. (arrêté Conception, Art. 2)

Q) Les textes sont-ils disponibles en anglais pour les étrangers qui viennent en France ?
R) La notice destinée aux pilotes de loisir a été traduite en anglais, voir ici.

Les documents de référence (liens vers les sources officielles)